Dyscalculie

Description de la dyscalculie

Définition 

La dyscalculie est un trouble du langage écrit et fait partie des troubles des apprentissages.

La dyscalculie se définit comme un dysfonctionnement des activités de construction des structures de la pensée. L’enfant présente des troubles du raisonnement logicomathématique.

Ce trouble dans les apprentissages numériques apparaît spécifiquement chez les enfants, et ne s’accompagne toutefois d’aucune déficience mentale. Il n’a aucune origine connue, puisqu’il se retrouve chez des enfants ayant par ailleurs des résultats scolaires normaux et dont l’environnement familial et social est normal. La dyscalculie concerne aussi bien les filles que les garçons. En France, on estime qu’environ 4 % des enfants sont concernés (dont 20 % de dyslexiques). 

Les difficultés en lecture ou en orthographe peuvent être accompagnées de difficultés en calcul, mais cette association n’est pas systématique. 

Bon à savoir : la dyscalculie est à distinguer de l’acalculie qui est consécutive à un traumatisme ayant entraîné une lésion cérébrale. La dyscalculie pourrait davantage être liée à un trouble de la mémoire à court terme. C’est un trouble co-morbide dans la très grande majorité des cas de la dyslexie, dyspraxie, dysphasie ou encore du TDAH, avec une forte préférence pour la dyspraxie qui engendre des difficultés d’abstraction.

Diagnostic de la dyscalculie

La dyscalculie est souvent mal repérée, dans la mesure où l’on pense que n’avoir pas la bosse des maths n’a rien de bizarre. On pense simplement que l’enfant n’est pas un « matheux ». Pourtant, cette difficulté au calcul devrait être traitée et donc repérée avec autant d’attention que la dyslexie.

La dyscalculie est souvent le point d’entrée à la détection d’autres dys comme la dyspraxie, par exemple. « Il ne pose pas ses opérations en colonne mais il ajoute en ligne ». 

Tous les orthophonistes ne sont pas en capacité de faire ce bilan spécifique, il faut donc le questionner avant de prendre rdv. Le bilan est pratiqué par un(e) orthophoniste qui ne devrait jamais se limiter à cette seule dys. 

Le WISC4 ou bilan neuropsychologique est aussi indispensable que pour les autres dys car l’enfant doit présenter les mêmes critères que pour chaque dys (présenter les troubles, avoir une intelligence normale ou supérieur et ne pas présenter d’autre handicap que des troubles du même genre). 

L’orthophoniste fait donc le bilan qui sera joint au Wisc4 pour la visite chez le neuropediatre, en vue du diagnostic.

Comme pour les autres dys, l’orthophoniste peut poser le diagnostic mais il est entendu, aujourd’hui, qu’il vaut mieux un diagnostic posé par un neuro pédiatre, après une démarche pluridisciplinaire.

ATTENTION, ne pas confondre avec l’acalculie

L’acalculie est un trouble qui se caractérise par l’incapacité de calculer et de reconnaître des chiffres. Elle est provoquée par une lésion cérébrale au niveau du lobe pariétal ou du lobe frontal. L’enfant ne parvient pas à réaliser des calculs simples tels que les additions et les soustractions. Lorsqu’il est aussi atteint de mutisme, on parle d’acalculie aphasique.

Dyslcalculie : conséquences et comorbidité 

La dyscalculie se traduit par des difficultés : 

  • à évaluer de petites quantités (par exemple le nombre d’objets placés devant soi).
  • à dénombrer (capacité à évaluer immédiatement une quantité allant de 1 à 4 sans avoir à énumérer).
  • à écrire les chiffres (l par exemple écrire 202 au lieu de 22).
  • à lire des nombres (par exemple, inversion des chiffres 6 au lieu de 9 ou 52 au lieu de 25).
  • à lire ou réciter une suite de nombres (y compris à mémoriser les numéros de téléphone).
  • à comprendre le sens des nombres, et le fait qu’un nombre peut être supérieur ou inférieur à un autre (5 est plus grand que 3, 2 est inférieur à 3).
  • à réaliser des calculs arithmétiques simples (du type 5 – 2 = ?), que ce soit à l’écrit ou en calcul mental. Exemple : pour réaliser une addition simple comme 3 + 2, il va compter sur ses doigts 1, 2, 3, 4 et 5 ; même au bout d’un an, il continuera à utiliser cette méthode (tandis que les enfants ne présentant aucun trouble développent le calcul direct).
  • à mémoriser les tables d’addition et de multiplication.
  • à distinguer les différents symboles : +, -, × et / avec la difficulté à comprendre des concepts tels que « deux fois plus que », « moins que », etc.

De fait de ces difficultés, le nombre n’est pas invariable. Comment construire un raisonnement ?

La dyscalculie va poser problèmes sur tout ce qui logicomathématique. « Il ne sera pas « bon » en maths, voilà tout », vous dira-t-on souvent…. Il va effectivement avoir de vraies difficultés à compter, donc à ajouter, multiplier, etc…. Il aura bien du mal à accepter que x+y soit égal à y+x, par exemple. 

De plus, l’enfant n’arrivera pas à s’auto corriger ou évaluer une fourchette dans laquelle il est raisonnable de trouver un résultat. Les quantités et mesures de grandeur ont peu de sens.  

Néanmoins, la dyscalculie, si l’enfant n’a pas de difficultés visuo spatiales, n’empêche pas l’accès à la géométrie ou aux matières scientifiques. Voilà une confusion à lever.  

ATTENTION, il faut absolument rechercher les autres dys (dyslexie, dyspraxie, dysphasie,…) pour pouvoir évaluer les conséquences sur la vie de l’enfant. 

Scolarité

A la maternelle, la dyscalculie fait peu de ravages. L’enfant aura des difficultés qui ne seront pas majeures. 

Au primaire, par contre, on aura, dès le CP, des signes annonciateurs. Nous reprenons les exemples posés dans la rubrique « description » car ils relèvent bien les difficultés rencontrées dès le CP :

  • à évaluer de petites quantités (par exemple le nombre d’objets placés devant soi).
  • à dénombrer (capacité à évaluer immédiatement une quantité allant de 1 à 4 sans avoir à énumérer).
  • à écrire les chiffres (l par exemple écrire 202 au lieu de 22).
  • à lire des nombres (par exemple, inversion des chiffres 6 au lieu de 9 ou 52 au lieu de 25).
  • à lire ou réciter une suite de nombres (y compris à mémoriser les numéros de téléphone).
  • à comprendre le sens des nombres, et le fait qu’un nombre peut être supérieur ou inférieur à un autre (5 est plus grand que 3, 2 est inférieur à 3).
  • à réaliser des calculs arithmétiques simples (du type 5 – 2 = ?), que ce soit à l’écrit ou en calcul mental. Exemple : pour réaliser une addition simple comme 3 + 2, il va compter sur ses doigts 1, 2, 3, 4 et 5 ; même au bout d’un an, il continuera à utiliser cette méthode (tandis que les enfants ne présentant aucun trouble développent le calcul direct).
  • à mémoriser les tables d’addition et de multiplication.à distinguer les différents symboles : +, -, × et / avec la difficulté à comprendre des concepts tels que « deux fois plus que », « moins que », etc.

On peut avoir un enfant qui, même en CE1, ne voudra (pourra) poser les opérations en colonne. Il ne calculera qu’en ligne. Il ne faudra pas oublier de faire un bilan d’orthoptie pour dégager toute difficulté de cet ordre-là.

A l’école, il faut apprendre, dès que possible, à l’enfant à se servir d’une calculette. Il est déjà difficile, dans un énoncé, de repérer les opérations à faire et avec quels chiffres. Le calcul, pour cet enfant-là, a bien peu d’intérêt. Il faut savoir lâcher sur ce point. Plus tard, il saura trouver sa calculette sur son téléphone, son ordinateur, etc…

A la maison, il faudra, aussi souvent que possible, passer par le concret. Les bonbons sont une aide précieuse, par exemple. Les jeux de dés sont utiles pour donner un moyen de mémorisation des chiffres.

Il est profitable de détecter cette dyscaculie le plus tôt possible et faire des séances chez l’orthophoniste. Poser le chiffre, invariable, est essentiel pour la suite. Le CE1 semble une très bonne période pour le faire.

Il gardera des difficultés pour le collège et le lycée mais la différence fondamentale est de savoir pourquoi de façon à être tolérant. La dyscalculie n’est pas une tare, c’est un handicap.

Pour l’examen du DNB, il sera possible d’aménager le contenu. Il en va de même pour l’enseignement de cette matière grâce au PPS. 

Dyscalculie… et après ?

La dyscalculie, lorsqu’elle persiste à l’âge adulte, pose de nombreux problèmes, puisque les personnes éprouvent alors des difficultés au quotidien. 4

Par exemple, et dans certains cas, pour évaluer des distances ou des poids (difficultés avec les mesures), utiliser les dates et les heures parfois (sur une montre analogique), s’orienter, avoir une notion du prix d’un objet pour s’y référer, monter un meuble selon un schéma, etc… 

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